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Pleins feux sur la gouvernance

Comment l’équipe Gestion des actions fondamentales de Manuvie applique-t-elle l’analyse des facteurs ESG?

Les décisions que prend l’équipe de direction d’une entreprise sont essentielles à son succès – mais comment les investisseurs potentiels peuvent-ils savoir si une entreprise est bien gérée? Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) peuvent être des indicateurs pertinents. Ils constituent des données importantes du modèle d’évaluation des actions utilisé par l’équipe Gestion des actions fondamentales de Gestion de placements Manuvie, qui est dirigée par Patrick Blais et est responsable des stratégies fondamentales d’actions canadiennes.

L’analyse des facteurs ESG entre dans le cadre de l’intérêt de l’équipe pour les flux de trésorerie matériels (lisez l’article « Familiarisez-vous avec les véritables flux de trésorerie » publié dans le numéro de l’été 2019 de Le conseiller averti). Intégrée à l’analyse fondamentale des actions effectuée par l’équipe, elle cherche à déterminer quels sont les facteurs ESG quantifiables, importants et susceptibles d’affecter la création future de flux de trésorerie disponibles et le rendement en trésorerie du capital investi. 

« Nous avons une façon unique d’analyser les sociétés et nous pensons que vous devez être unique, a déclaré M. Blais. Il y a beaucoup de gens intelligents et bon nombre des mesures traditionnelles ne feront pas la différence. Nous cherchons donc à avoir cette perspective unique. »

Le travail de l’équipe dans ce domaine est conforme à la Politique environnementale, sociale et de gouvernance de Gestion de placements Manuvie, qui souligne que « les sociétés bien gérées créeront de la valeur à long terme pour les actionnaires et qu’il est donc important pour une société de disposer d’une équipe direction compétente et d’une supervision adéquate grâce à des mesures de contrôle équilibrées. »

Plus précisément, « les bonnes pratiques de gouvernance signifient que la société dispose d’un conseil compétent et efficace, respecte comme il se doit les droits de propriété et ceux des actionnaires, met en œuvre des structures de rémunération efficaces, adaptées au rendement à long terme, soumet à ses actionnaires et autres partenaires des rapports de qualité et pertinents, et gère les aspects environnementaux et sociaux de ses activités. »

Examinons un exemple précis qui montre comment l’équipe Gestion des actions fondamentales a traité les préoccupations relatives à la gouvernance d’une société de portefeuille d’acquisitions technologiques. L’équipe a répondu en lançant une enquête approfondie et en intervenant activement auprès de l’équipe de direction de la société – le tout visant à améliorer les résultats au profit des investisseurs.

Poser les bonnes questions

Lorsque le cours de l’action de la société de portefeuille a dégagé un rendement décevant par rapport à celle de ses concurrentes, l’équipe a entamé un processus d’examen officiel pour en comprendre la raison. Qu’est-ce qui maintenait le cours de l’action à un niveau bien inférieur à celui des actions de sociétés comparables? 

L’examen, qui comprenait une analyse des facteurs ESG, a révélé que le rendement du capital investi (RCI)1de la société était en baisse et que cela pesait sur le cours de l’action. Par le passé, le RCI de cette société a été relativement stable, oscillant autour de 20 % (voir graphique). Cependant, il a commencé à diminuer il y a environ cinq ans auparavant, de manière assez brutale certaines années. Il était maintenant légèrement supérieur à 10 %. À titre de comparaison, les sociétés semblables affichaient un RCI supérieur d’au moins 2 %.

Un examen de la structure de rémunération de la direction a révélé la possibilité que les programmes incitatifs de la société ne suscitaient peut-être pas la rigueur nécessaire en ce qui concerne les acquisitions. L’équipe a effectué un contrôle diligent approfondi du programme de rémunération de la société. Elle a notamment rencontré la direction pour discuter d’une amélioration de la transparence et pour mieux comprendre l’approche de la société en ce qui concerne les acquisitions. 

Identifier la source du problème

L’équipe a examiné de près les programmes de rémunération incitative à court et à long terme de la société et a constaté qu’aucun d’entre eux ne visait à susciter une approche rigoureuse du prix des acquisitions.

Plus précisément, la rémunération incitative à court terme reposait sur les objectifs de chiffre d’affaires et de résultat d’exploitation rajusté. L’équipe ne pensait pas que ces données absolues soutenaient la création de valeur pour les actionnaires et elles pouvaient motiver la direction à rechercher des occasions d’acquisition sans pleinement mesurer l’incidence du prix et de la valorisation.

D’autre part, le programme de rémunération incitative à long terme reposait sur le rendement absolu et relatif de l’action de la société sur une période de trois ans. Il permettait de lier l’intérêt des dirigeants à celui des actionnaires, mais pouvait également inciter l’équipe de direction à prendre trop de risques, comme elle l’avait fait lorsqu’elle avait commencé à emprunter davantage pour financer les acquisitions. 

L’équipe des placements a estimé que la société devait améliorer la synergie entre la rémunération incitative des dirigeants et les éléments déterminants de la création de valeur pour l’actionnaire. Selon l’expérience de l’équipe des placements, les sociétés accordent parfois trop d’importance aux objectifs en valeur absolue et aux objectifs de croissance, et pas assez à la création de flux de trésorerie disponible et au rendement. Compte tenu de l’incidence significative des acquisitions sur le rendement d’une société, l’équipe des placements a déterminé qu’il serait bénéfique d’avoir une partie de la rémunération incitative liée au RCI.

Intervention auprès des dirigeants

La Politique ESG de Gestion de placements Manuvie décrit comment, en collaborant avec la direction de l’entreprise, les équipes des placements peuvent obtenir « un éclairage sur la qualité de l’équipe de direction, les facteurs opérationnels et les stratégies des sociétés dans lesquelles ils investissent » et connaître « les mesures qu’elles mettent en place afin de protéger la valeur pour les actionnaires ». 

Les discutions avec la direction peuvent être particulièrement utiles dans les situations où l’équipe est préoccupée par la gouvernance. Elles offrent l’occasion d’entendre le point de vue de la direction – après tout, il peut y avoir de bonnes raisons pour lesquelles la société a pris certaines décisions – et également de fournir des suggestions d’amélioration constructives. 

Dans le cas en question, l’équipe a contacté la société en 2018 pour lui faire part de ses conclusions et de ses préoccupations, et elle a expliqué aux dirigeants que le fait de déterminer la rémunération incitative en fonction du RCI communiquerait aux actionnaires la vision à long terme des dirigeants et démontrerait leur engagement à harmoniser les décisions d’affectation du capital avec les intérêts des actionnaires. 

Les dirigeants de la société étaient ouverts au dialogue et réceptifs aux préoccupations exprimées. Dans un premier temps, la société s’est montrée plus transparente dans son rapport annuel 2019 concernant sa stratégie de croissance, en expliquant notamment comment elle inclut le RCI dans ses principales données financières. L’équipe de Manuvie prévoit de maintenir un dialogue ouvert avec la société, comme avec toutes les sociétés de son portefeuille, et elle continuera de surveiller de près certains points, tels que la rémunération des dirigeants. 

Pour plus de renseignements sur les stratégies fondamentales d’actions canadiennes gérées par l’équipe Gestion des actions fondamentales de Patrick Blais, consultez le site à l’adresse manulifeinvestmentmgmt.com/ca/fr/landing-page/portfolio-management/fundamental-equity-team.